De Moustier à Wodecq


De Moustier à Wodecq


Les doubles tables jumelles

et la cachette du trésor


Les Centuries accompagnent le voyageur tout au long du trajet. Plus il  s'approche du but, plus les citations se multiplient. Et, partout, reviennent comme un leitmotiv, ces allusions à un butin serré entre deux rocs, à quelque chose de remis et plongé dans une cuve, à un secret...


Se rendre à Moustier, sur la Place Louis Lenoir.


1.  Les deux églises de Moustier


Le plus surprenant, c'est la présence, sur la place du village, de deux églises. 


La plus grande église est le lieu de culte paroissial, dédié à Saint Martin.  Il a été entièrement rebâti au 19ème siècle sur les emplacements des anciennes églises, dont la première date du 11ème siècle. A  l'entrée du bâtiment, le bénitier roman  appartenant peut-être au premier édifice. Les deux autels collatéraux sont les plus surprenants : chacun comporte deux tables couvertes de caractères latins indéchiffrables, sauf pour Rudy Cambier... La clé de leur décryptage se trouve dans les Centuries. Le texte donnerait dans plusieurs langues, dont le latin, l'ancien picard et le vieux flamand, des indices sur l'endroit où se trouve le trésor de l'Ordre du Temple.


La plus petite église est la Chapelle de Notre-Dame de Moustier, qui est mentionnée à partir du 14ème siècle. La dévotion à la Vierge remonte à des temps immémoriaux.


Ce qui frappe également sur les cartes, c'est la route rectiligne qui traverse le village de part en part. La Carte de Ferraris renseigne cette route comme une "Chaussée Brunehaut ou ancienne chaussée des Romains", qui part du "Bois du Carmois", en bordure duquel se trouve  la "Cense" de "Dameries le Moine". Il s'agit d'un diverticule de la voie principale. Cette dernière  venait de Bavay, et, après Blicquy, traversait  la Dendre Occidentale à proximité du Village de Ligne et du confluent de ses deux bras formant, sur la Carte de Ferraris, la  "Rivière d'Irchonwelz", puis   traversait  le  Mont de Mainvaut. Le diverticule passant par Moustier partait de Blicquy et   passait à proximité du Village de Frasnes-lez-Buissenal, où il franchit le "Ronne".


Quitter la Place Louis Lenoir par son extrémité opposée aux deux églises.


Prendre la chaussée bétonnée  vers la gauche :

Route de Frasnes.

 

Aussitôt, prendre la première route à droite :

Rue Sainte Anne.


Après avoir passé une chapelle et franchi  le Rieu du Château, on arrive à un embranchement.


Prendre à gauche :

Rue Foresteau.


Sur le Plan Popp de la Commune de Moustier, la Rue Saint-Anne et la Rue Foresteau se dénomment "Chemin de la Defflière". Il contourne la "Couture de Foresteau", située en bordure d'un petit cours d'eau, qui est identifié comme "Le Petit Rhosnes de Moutier" sur la carte topographique actuelle.


La route s'engage sous l'autoroute.


On arrive à un carrefour  .


Tourner à gauche :

Route d'Ath.


Après le virage et on franchit  un petit  cours d'eau : La Rhosnes ou le Grand Rieu. 


La route change de dénomination :

Rue de la Belle Eau


Prendre la première route à droite, qui est une impasse.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, c'est la "Ruelle du Bourg".


A son extrémité, devant l'entrée du terrain de sport, prendre à gauche le sentier qui conduit vers le centre du  Village de Frasnes-lez-Buissenal, dans la rue principale qui longe la place, en face de l'église et d'un saule pleureur :

Grand-Place.


2. L'église de Frasnes-lez-Buissenal


Tourner à droite pour prendre la rue principale :

Route de Lessines.


A la sortie de l'agglomération, avant que la route franchisse le Pont de Lessines, prendre le  premier chemin à droite, qui longe un ruisseau : la Rhosnes ou le Grand Rieu :

  Chemin du Marais d'Ergies.


Plus loin, lorsque la route s'est écartée du ruisseau et se divise en deux, prendre l'embranchement de gauche.


Après la ligne droite, prendre l'embranchent de gauche : la route  tourne à angle droit. Ne pas prendre l'embranchement de droite.


Par un pont, la route franchit  le cours d'eau : ne pas prendre la route  vers la gauche.


Continuer tout droit jusqu'au quartier résidentiel. :

Rue de la Résidence d'Ergies.


Tourner d'abord à droite, et ensuite à gauche.


Continuer jusqu'à la Route de Lessines.


Traverser le carrefour avec la plus grande prudence et continuer tout droit  pour prendre le  chemin situé de l'autre côté de la Route de Lessines :

Chemin du Hameau du Welz.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, c'est le "Chemin du Chêne Pouilleux".


Un chemin asphalté réservé aux convois agricoles arrive de la gauche : prendre le  chemin de terre vers la droite, de l'autre côté du carrefour, où se trouve la balise 2.12,  vers le Château des Mottes.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, le  sentier traverse le "Champ des Cinq Bonniers du Château".


2. Le Château des Mottes


Sans dout construit à l'époque des grands défrichements, du 11ème siècle au 13ème siècle,  le château n'était qu'une simple tour en bois érigée au sommet d'une motte entourée d'un fossé circulaire. Il a été reconstruit  au 15ème siècle et restauré à la fin du 18ème siècle (entre 1784 et 1787). En route vers Gand, Chales Quint y a fait une visite en 1516.


La Carte de Ferraris et le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing montrent le château entouré d'une douve, au nord du "Hameau de Contrepret" et de la ferme du même nom.


A niveau du château, le chemin agricole aboutit sur une route asphaltée :  le Chemin du Château des Mottes.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, c'est le "Chemin du Paquier".


Prendre  à gauche et suivre la route, qui tourne vers la gauche :  ne pas prendre la route vers la droite au milieu du virage.


La route rejoint le  Chemin du Hameau du Welz. 


Prendre l'embranchement de droite, qui conduit, par une légère descente, jusqu'au creux du vallon où coule la Rhosnes ou le Grand Rieu et  suivre la route qui traverse le hameau.


3. Le Hameau du Welz


Welz, wez, weit, wé ... ce sont tous des toponymes qui parlent d'eau. Ils évoquent le gué, c'est-à-dire un endroit peu profond d'un cours d'eau, qui permet de le traverser à pied,  sans perdre pied. C'est précisément l'ancienne disposition des lieux au creux du vallon.  Le gué permettait de franchir la Rhosnes, qui prend sa source dans "Les Mons", qui se dressent vers le nord,  et va se jeter dans l'Escaut à Escanafles. Rhosnes, Rhosne, Ronne, Rhône ... en langue celte,  le mot signifie simplement "eau courante" ou "cours d'eau".


Suivre la route et entamer une montée  qui atteint les bois, à proximité  du lieu-dit "Buquet".

Prendre à droite : c'est la Rue du Dieu des Monts, qui se transforme en une rude montée dans un chemin creux entre deux taluts boisés.


4. Les Monts de Frasnes


Le chemin creux  qui permet de se rendre vers le sommet du lieu-dit "Les Monts", c'est une cavée.


Selon le dictionnaire, ce terme désigne tout  chemin creux dans un bois ou  une forêt : "Mais devant les yeux s'étendaient l'horizon que voici et tout à l'entour de profondes cavées, les chemins creux ombragés et toujours frais, ..." (Jean Lorrain, Sensations et souvenirs, 1895, p. 225).


C'est précisément l'image que présente le paysage quand on regarde vers le lieu-dit "Les Monts" en se trouvant à Moustier.


Ainsi, cette colline qui occupe le lieu-dit "Les Monts" sépare deux entités territoriales.


C'est, d'une part, Frasnes-les-Anvaing, qui regroupe, depuis la fusion administrative des communes réalisée   le 1er janvier 1977, quatorze villages : Anvaing (qui regroupait, depuis 1932, Anvaing et Ellignies-lez-Frasnes), Arc-Wattripont (qui regroupait, depuis 1971, Arc-Ainières et Wattripont), Buissenal, Cordes, Dergneau, Forest, Frasnes-lez-Buissenal, Hacquegnies, Herquegies, Montrœul-au-Bois, Moustier, Œudeghien et Saint-Sauveur.


C'est, d'autre part, Ellezelles, qui comprend les villages de Wodecq et La Hamaide. Cette commune est véritablement le coeur du Pays des Collines.


Cette colline qui barre l'horizon et consitue une ligne de partage des eaux  entre les deux entités qui présentent des réseaux hydrographiques distincts, c'est le Mont Gauquier, qui est évoqué par le quatrain suivant :


V.57

Istra du mont Gaulsier et Aventine

Qui par le trou advertira l'armee

Entre deux rocs sera pris le butin

De SEXT. mansol faillir la renommee


"Le trou" par lequel est passée l'armée, c'est le chemin creux qui   traverse "Les Monts", c'est-à-dire le Mont Gauquier, qui est cité par le  Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes, de Frédéric Godefroy :








Son nom lui vient de cette sorte de noyer qui produit la noix gauge.


Un gauquier, c'est un noyer. Le mot se trouve dans différentes orthographes.

   

Avant le sommet de la montée, profiter de l'ouverture sur le paysage que donne la grande prairie située sur la droite.


Au terme de montée, poursuivre la route  vers  la gauche. Le chemin en rejoint un autre, qui vient du lieu-dit "Escalette", situé au bas de la colline.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, c'est le "Chemin Bisotte", qui part du lieu-dit "Clouche".


On arrive au pied d'un calvaire.


5. Le Calvaire du Dieu des Monts


Cette grande construction de six mètres de haut domine la colline. Elle aurait été promise par les frères Wangermée, partis acheter à Audenaerde de la liane et redoutant de traverser les bois à leur retour, en raison de l'insécurité de l'époque. Une autre version de cette légende parle d'une maison incendiée et d'une fortune  faite grâce à la hausse du prix de la  laine. Sortis sans encombre de leur expédition et ayant assuré leur richesse, les frères firent ériger le calvaire en 1793 face au soleil levant.


Depuis la réalisation de la Carte des Pays-Bas autrichiens,   entre 1770 et 1778, sous la direction du Comte Joseph de Ferraris, Directeur de l'Ecole de mathématique du corps d'artillerie des Pays-Bas, à la demande du gouverneur, Charles de Lorraine, les étendues boisées qui recouvraient la colline et les monts avoisinnants se sont  réduites avec l'extension de l'essartage. La carte montre une zone forestière continuent englobant le Bois de Saint-Amand, le Bois de Frasnes, le Bois de La Hamaide et le Bois d'Oeudeghien.


Actuellement, la carte  topographique de l'Institut Géographique National montre des étendues boisées  discontinues, qui portent les noms de  Bois de Saint-Amand, Bois d'Hubertmont, Bois d'Antoing, Bois de Leuze,  Bois d'Hergies, Bois Lefebvre, Bois de Brisée et Bois Rabis.


A la lisière du Bois de Saint-Amand, la Carte  de Ferraris montre une zone de défrichement enclavée dans l'étendue boisée, où se situe la Chateau d'Hubermont, qui a donné son  nom à l'actuel "Bois d'Hubermont". Les  douves qui entourent la construction sont alimentée par la source de l'un des deux ruisseaux qui se réunissent pour constituer le Ruisseau d'Hubermont et  qui alimente un moulin à eau situé en contrebas, mentionée par la Carte de Ferraris comme le "Moulin de Saint-Genois".


C'est la  "cité neuve" évoquée par le quatrain suivant :


X.49

Jardin du monde aupres de cite neuve

Dans le chemin des montagnes cavees

Sera saisi et plonge dans la cuve

Buvant par force eaux souphre envenimees


Ce domaine avait été créé par Arnould d'Audenarde. A l'époque d'Yves de Lessines, c'était en effet une "cité neuve".


Le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp) montre un lieu-dit "Grand Jardin" entre le "Bois d'Hubermont" et "Hubermont".


Poursuivre la montée en suivant la route et en ignorant toute route à gauche comme à droite.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, c'est le "Chemin des Monts".


En fin de montée, la route longe un bois, qui se dénomme actuellement le Bois de Leuze.


Au carrefour avec la route qui part vers la droite et rejoint le Hameau des Papins, on atteint le point culminant de la colline, qui atteint  127 mètres. 


La route se poursuit sur le plateau.


Après le carrefour avec le Chemin de la Houssière, la route redescend  vers le Hameau du Gauquier.


Sur le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing, le Chemin de la Houssière est la "Route de Renaix à Ath", qui sur la Carte de Ferraris traverse les étendues boisées couvrant le sommet des monts.


Au carrefour suivant, au coin duquel se trouve une petite chapelle, un chemin de terre part vers la droite.   La Carte de Ferraris montre une parcelle défrichée enclavée dans l'étendue boisée. Le chemin de terre  conduisait vers le Moulin de la Houssière, que montre encore le Plan Popp de la Commune de Frasnes-lez-Buissenal.


On atteint la limite entre Frasnes-lez-Anvaing et Ellezelles, qui constituait autrefois la frontière entre la "Châtellenie d'Ath" et les "Terres de Lessines et de Flobecq", que montre la Carte de Ferraris, c'est-à-dire entre le Comté de Hainaut et les "Terres de Débat".

 

Le fils d'Arnould d'Audenarde et d'Alix de Rosoit, Jean d'Audenarde, avait déclaré détenir ces terres en fief d'abord du Comte de Hainaut (1280), ensuite du Comte de Flandre, Gui de Dampierre (1281), et enfin, à nouveau, du Comte de Hainaut, Jean d'Avesnes (1282), selon une alliance conclue avec ce dernier, auquel il  donnera plus tard en garantie tous ses biens hennuyers (1285). Entretemps, il avait toutefois affirmé que la  Lessines devait fidélité au Comte de Flandres (1283), tandis que les bourgeois de la ville reconnaîtront par la suite le Comte de Hainaut comme leur suzerain légitime (1302), ce qui conduira à  son siège et à sa destruction par l'armée flamande au cours de l'année suivante.


6. Le Sentieur du Facteur


A la limite entre Frasnes-les-Anvaing et Ellezelles se situe le Hameau du Grand Monchaut, qui comporte sa propre église.


Lors de la réalisation de la Carte de Ferraris, entre 1770 et 1778, ce hameau n'existe pas encore. Seul le Hameau des Prés, au début de l'actuel "Chemin Mitoyen", qui part de la lisière du Bois de La Hamaide et suit la frontière entre la   "Châtellenie d'Ath" et les "Terres de Lessines et de Flobecq" jusqu'à la Chaussée Brunehaut et, au-delà, jusqu'au bas du Village de La Hamaide.


Au départ de la Rue du Dieu des Monts, un sentier suit la limite entre les deux communes jusqu'à  ce hameau. Il était emprunté à la fois par le facteur d'Ellezelles, qui desservait les maisons du Grand Monchaut et par le facteur de Frasnes-lez-Buissenal, qui desservait les maisons de ce village.


A partir de cet endroit, la route change de dénomination :

Rue Gauquier.


Un peu plus loin, sur la gauche, se trouve le Sentier de l'Enfer. Il n'est pas conseillé de s'y égarer. Il est préférable de rester sur la route asphaltée. Quand s'amorce la descente, on peut admirer le paysage, en direction d'Ellezelles et de son Hameau du Paradis.


7. Le Hameau du Gauquier


"Le chemin des montagnes cavées" évoqué par le quatrain précité, c'est la route qui monte à l'assaut des monts parcourus de chemins creux.


Le quatrain cité précédemment permet de compléter l'explication topographique : "Istra le mont Gaulsier et Aventine" signifie qu'en sortant du Mont Gauthier, on découvre le Mont Aventin, c'est-à-dire la colline  du carrefour des Quatre-Vents, au nord-ouest.


Une autre explication se  fonde sur la continuité de l'étendu boisée qui couvre les collines qui séparent   la vallée de l'Ancre, qui est un affluent de la Dendre,  et le cours  de la Rhosnes, qui est un afflent de l'Escaut, dont cette rivière partage la vallée.


...


Le Mont Gaulsier, sur lequel se trouve le Bois de Frasnes indiqué par la Carte de Ferraris,  et le Mont Aventin, évoqué par le quatrain concerné, constituent une entité forestière continue. Cette dernière dénomination constitue vraisemblablement une pure invention d'Yves de Lessines, en raison de la localisation du Hameau de Rome au pied de cette colline, dont la Carte de Ferraris indique le sommet : c'est le lieu-dit "Morcelle", où se situe un hermitage, tandis que le Hameau de Rome et l'Hermitage de Morcelle sont séparés par le Bois de La Hamaide qui, depuis la réalisation de la carte,  a été presque totalement  essarté. Ainsi, vu comme une entité paysagère unique, le mont boisé qui sépare  le cours des deux rivières  et de leurs affluents  reçoit une double dénomination en raison de chacune de ses extrémités, située à l'est et à l'ouest : il est à la fois Gaulsier et Aventin.


Ayant traversé le Hameau du Gauthier, le chemin poursuit sa descente jusqu'au fond de la vallée où coule le Ruisseau du Ribaucourt.


8. Le Ruisseu de Ribaucourt


Le chemin délaisse la Fief du Neufbourg, situé au nord, qui avait été acheté au 13ème siècle par le Seigneur de Montomorency, à qui appartenaient de nombreuses possessions du côté du Bois d'Hubermont, et qui est évoqué par   le quatrain suivant :


IX.18

Le lys Daussois portera dans Nansy

Jusques en Flandres Electeur de l'Empire

Neufve obturee au grand Montmorency

Hors lieux provez delivre a clere peyne


L'itinéraire peut enprunter deux voies :


- soit franchir le ruisseau et emprunter le chemin creux qui monte pour rejoindre la route qui relie le Hameau de Séménil et le lieu-dit "Arbre Saint-Pierre",


- soit suivre le cours du ruisseau et emprunter le chemin creux qui monte pour rejoindre le chemin qui rejoint  la route qui relie, d'une part, le Hameau des Prés, situé dans la Vallée du Ronsart, et, d'autre part, les Hameau du Pré, situé à côté du lieu-dit "Blanc Scourchet", sur le haut de la colline.


Le lieu-dit "Arbre Saint-Pierre" n'est pas mentionné sur la Carte de Ferraris, mais il a subsisté dans la topographie moderne. Le plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles montre l'emplacement du "Mont Arbre Saint-Pierre". Il se situe au carrefour avec la route qui descend du Hameau de Fourquepire vers les Monts de Frasnes. Au milieu de ce carrefour se dresse une chapelle qui est dédié à ce saint. Un arbre est représenté à cet endroit sur les cartes établies pour décrire les campagnes de guerre de Louis XIV. Ce lieu-dit est évoqué par le quatrain suivant :


II.70

Le dard du Ciel fera son estendue

Morts en parlant, grande execution

la pierre en l'arbre la fiere gent rendue

Bruit humain monstre purge expiation


Sur la Carte de Ferraris, l'actuel Ruisseau de Ribaucourt se déverse dans le Ruisseau du Tordoir qui est désigné de cette manière en raison du moulin à eau qu'il alimente. Déjà cité en 1276 dans le Viel Rentier des Sires d'Audenarde, il servait à l'extraction d'huile : on y "tordait" les graines (lin, noix, faînes, caméline, oiellette, ...).


L'ancienne dénomination du cours d'eau était  le Mine, c'est-à-dire le Ruisseau d'Amour,  en langue néerlandaise : le Minnebeek. Il est évoqué par le quatrain suivant :


I.13

Les exilez par ire haine intestine

Feront au Roy grand conjuration

Secret mettront les enmis par le mine

Et ses vieux siens contre eux sedition


Quel que soit l'itinéraire suivi, la nécessité de franchir le Ruisseau du Ribaucourt en  plusieurs endroits implique le passage d'un pont. La Carte de Ferraris en indique clairement plusieurs, sauf à l'endroit où le cours d'eau est franchi par le "Chemin du Gauquier" .


Cette situation est évoquée par le quatrain suivant :


IX.25

Passant les ponts venir pres des rosiers

Tart arrive plustost qu'il cuydera

Viendront les noues Espagnols a Besiers

Qu’icelle chasse emprinse cassera


Les  Ponts d'Oc constituent un repère important dans les Centuries. Au moyen-âge, un pont était un luxe. Le plus souvent, on traversait les fleuves et les rivières en bac, et les ruisseaux sur une planche ou un passerelle de bois, sinon en utilisant un passage à gué, qui était parfois empierré. Toutefois, lorsque la boue absorbe tout, il est nécessaire de construire un pont ou de placer une passerelle. Il ne s'agit pas seulement de voyager à pieds, mais aussi de permettre le passage des cavaliers et des attelages tirant  charettes et chariots...


La disposition des lieux montre la nécessité de placer  deux ponts : l'un au-dessus du Ruisseau du Ribaucourt, l'autre au-dessus du Ruisseau d'Hubermont, qui se rejoingnent au lieu-dit "Les Ponts  d'Oc", c'est-à-dire "Les Ponts de Wodecq", dans le vallon qui sépare le Hameau de Fourquepire et le lieu-dit "Lanterne". Le cours d'eau qui en résulte est un affluent du "Ruisseau du Tordoir", à proximité du moulin qui lui a donné son nom après le 13ème siècle.


Première variante de l'itinéraire :


Poursuivre la route.


Après avoir franchi le Ruisseau du Ribaucourt, la route emprunte une cavée qui monte pour rejoindre la Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


A cet endroit, la Carte de Ferraris ne montre aucun pont, alors que c'est le cas à  divers autres endroits où la route franchit le Ruisseau du Ribaucourt. Sur le  Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles   (Popp), le cours d'eau qui coule   en contrebas du "Chemin du Gauquier" et du "Hameau du Gauquier" est dénommé "Ruisseau du Brouillard".


Au carrefour, prendre vers la droite :

Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


Plus loin,  continuer sur la route asphaltée qui tourne vers la droite, en délaissant le chemin qui part vers la gauche.


On arrive à la Chapelle Saint-Pierre, au lieu-dit "Arbre Saint-Pierre", au carrefour avec  une route bétonnée qui porte également le nom de Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


Traverser le carrefour et prendre la route  asphaltée entre les habitations, un peu sur la droite.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),  cette route porte le nom de "Chemin de Ribaucourt". Il aboutit à ce ruisseau.  A cet endroit, la Carte de Ferraris montre la présence d'un pont.


L'itinéraire se poursuit par un chemin de terre. Dans la montée, il se transforme en chemin creux.


Sur  le Plan parcellaire de la Commune de Wodecq réalisé par Popp, il est désigné comme le "Chemin Leleux".


Le chemin rejoint la route asphaltée qui se dénomme Rue du Trieu à Staques.


Sur  le Plan parcellaire de la Commune de Wodecq réalisé par Popp, il est désigné comme le "Chemin du Trieu à Sterque", qui relie le "Chemin du Pont de Wodecq" et le "Chemin de la Chapelle à Cailloux".


Prendre  vers la gauche :

Rue du Trieu à Staques.


La route se prolonge par un chemin gravillonné.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),   il sépare le  "Champ de Ribaucourt" en contrebas duquel coule la rivière du même nom, et le "Champ des Prés Moyens".


Le chemin  rejoint la Rue du Blanc Scourchet.


On arrive au lieu-dit "Lanterne".


9. Lanterne


La dénomination du lieu-dit provient du terme latin "linterna", qui désigne un seuil, c'est-à-dire un passage surélevé. Sa dénomination ancienne exacte était "Linterne".  Il est clairement évoqué par le quatrain suivant, où le terme est pourvu d'une majuscule.


VIII.8

Pres de linterne dans de tonnes fermez

Chiuas fera pour l'Aigle la menee

L’esleu casse lui ses gens enfermez

Dedans Turin rapt espouse emmenee


 Prendre vers la droite :

Rue du Blanc Scourchet.


La route asphalté descend jusqu'à une ancienne ferme.


Prendre le chemin de terre qui se trouve à droite entre l'ancienne ferme et la maison particulière qui se trouve  un peu plus loin.


C'est l'ancien chemin qui reliait le Hameau de la Pierre et le Village d'Ellezelles,  que montre la Carte de Ferraris,  de même que l'emplacement de cette ancienne ferme.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),   c'est le "Grand Chemin de la Lanterne", qui longe le "Champ du Hameau du Pré", situé sur son côté nord. Il aboutit au "Chemin du Trieu à Sterque", en face du "Champ de Ribaucourt".


Le chemin de terre aboutit à une route asphatée dénommée Rue du Trieu à Staques.


Prendre vers la gauche :

Rue du Trieu à Staques.


La route aboutit à la Rue du Blanc Scourchet, qu'on avait quittée pour prendre l'ancien chemin. On se trouve dans le Hameau du Pré.


Prendre vers la droite :

Rue du Blanc Scourchet.


Le Site du Blanc-Scourchet se situe  un peu plus loin (Rue du Blanc-Scourchet,  6).


Seconde variante de l'itinéraire :


Prendre vers la droite, sur le chemin de terre :

Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


L'itinéraire suit le  Ruisseau du Ribaucourt en empruntant un chemin de terre. Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp), ce dernier se dénomme "Chemin du Petit Gauquier".


A partir d'une importante ferme isolée, le chemin de terre devient une route asphaltée  qui rejoint une route bétonnée, la Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


A cet endroit, la Carte de Ferraris montre la présence d'un pont permettant à ce dernier de franchir le cours d'eau, mais, en venant du Chemin du Gauquier, il n'est pas nécessaire de traverser la rivière, qu'il suffit de continuer à suivre.


Traverser le carrefour pour s'engager sur une route asphaltée située un peu sur la droite et signalée comme une voie sans issue :

Rue de l'Arbre Saint-Pierre.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),  cette route porte le nom de "Chemin de  la Buissette".


La route se divise en deux.


Délaisser la branche de gauche, qui est une voie sans issue.


Le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp) désigne cette route comme le "Chemin Perdu".


Prendre la branche de droite.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),    la route contourne le lieu-dit "Busquet".


L'itinéraire se poursuit par un chemin de terre. Dans la montée, il devient un chemin creux bordé d'arbres.


Arrivé au pied d'un grand frêne isolé,  le chemin rejoint une route asphaltée, de l'autre côté de laquelle se trouve une petite chapelle. C'est la Rue du Trieu à Staques.


Sur  le Plan parcellaire de la Commune de Wodecq réalisé par Popp, il est désigné comme  le "Chemin de la Chapelle à Cailloux". Le plan montre également l'emplacement du "Hameau du Trieu à Sterque" au bout du "Chemin du Trieu à Sterque", à sa jonction avec le "Chemin de la Chapelle à Cailloux", ainsi que le "Champ du Trieu à Sterque",   de  part et d'autre de ce  dernier.


9. Le Trieu à Staques


Ce lieu-dit est évoqué par le quatrain suivant :


IX.71

Aux lieux sacres animaux veut a trixe

Avec celui qui n’osera le jour

A Carcassonne pour disgrace propice

Sera pose pour plus ample sejour


Au  moyen âge, le "x" était utilisé dans toutes les langues écrites avec les caractères latins pour noter le groupe de lettres "ls" et le groupe de lettres "us". Ainsi, le mot "trixe" constitue une mélecture du manuscrit.


Le  terme picard d'origine s'écrivait "trilse" se prononce  "trî". En picard, le phonème "ils" est devenu un "i" long, tandis que le groupe consonantique final "ls" est tombé sans laisser de trace. C'est l'équivalent du mot "trieu" qui provient d'une évolution linguistique différente : la réduction de la voyelle "i" et la vocalisation du "l" en "eu".


Un "trieu" ou un terrain laissé à "trî", c'est une terre en friche. Elle  fournissait de l'herbe aux animaux,  dont le broutage permettait d'éradiquer la progression de la végétation,  qu'il s'agisse des plantes sauvages, mangées avant l'apparition des graines, ou des arbres et arbustes, dont les jeunes pousses étaient éliminées dès leur apparition. Depuis, les  déjections animales  fumaient naturellement la terre, avant la reprise de la culture, par exemple une année sur deux.


Monter au sommet de la petite prairie rectangulaire située à gauche du chemin de terre, au pied du grand frêne, afin d'admirer la vue panoramique sur le paysage.


On se trouve sur le Champ du Trieu à Staques.


Prendre vers la gauche :

Rue du Trieu à Staques.


Sur  le Plan parcellaire de la Commune de Wodecq réalisé par Popp, il est désigné comme le  "Chemin de la Chapelle à Cailloux".


Plus loin, la route se divise en deux.


Prendre l'embranchement de droite :

Rue du Trieu à Staques.


La route passe devant la "Chapelle à Cailloux".


Existant depuis le 17ème siècle et renconstruite en 1894 par  Julie Grégoire Deportemont, cette chapelle a été cédée à la Fabrique d'église du Grand Monchaut. Sa restauration a été réalisée en 2009.


Poursuivre son chemin.


Plus loin,  délaisser la Rue du Pré, qui vient de droite.


Sur le Plan parcellaire de la Commune d'Ellezelles (Popp),    la route longe le "Champ  de Lablay", sur la gauche, et, sur la droite, le "Champ du Mont", puis,  après le carrefour avec le "Chemin du Pré", le "Champ Derrière La Pierre", qui s'étend jusqu'à la   Chaussée Brunehaut.


La route aboutit à la Rue du Blanc Scourchet, dans le Hameau du Pré.


Sur  le Plan parcellaire de la Commune de Wodecq réalisé par Popp, il est désigné comme  le "Chemin du Blanc Sourchet".


Prendre vers la droite :

Rue du Blanc Scourchet.


Le Site du Blanc-Scourchet se situe  un peu plus loin (Rue du Blanc-Scourchet,  6).


10. Le Hameau de la Pierre


La Pierre, c'était un dolmen ombré par un grand chêne. Cet arbre a donné ses deux noms au village. En effet,  "Ok", en langage nervien, signifie "chêne"; c'est le nom qu'à conservé le village dans le patois local ;  "Wodecq", en langage francique signifie "vieux chêne"; c'est la dénomination officielle du village. Situé sur la crête d'une colline, le Hameau de la Pierre est le premier centre de peuplement de la localité.


Le carrefour de la Pierre se situe à un point culminant de la Chaussée Brunehaut, cette ancienne voie de communication préhistorique devenue la chaussée romaine partant de Bavay, dont les archéologue ont pu retrouver la trace jusqu'à Velzeke, ce qui a donné lieu à un itinéraire touristique : Viae Romanae.


Selon Rudy Cambier, les Centuries disent qu'à ce carrefour, d'un côté se trouvaient les terres des  bénédictins et de l'autre côté se trouvaient les terres des cisterciens, ce qui est deux fois exact...